L’actrice et son compagnon Doums attendent un heureux événement. Elle a posté une photo d’elle sur Instagram ce mardi, laissant apparaître un petit ventre bien rond. Les deux tourtereaux sont officiellement ensemble depuis moins d’un an.
Elle a (encore) surpris son monde. L’actrice française révélée en 2013 dans le film d’Abdellatif Kechiche La vie d’Adèle, Adèle Exarchopoulos, ne se contente pas de détonner à l’écran. Depuis quatre ans, la jeune femme de 23 ans se façonne une image de bad girl qui n’hésite pas à rentrer en confrontation avec ceux qu’elle rebute. Elle peut évidemment se le permettre, depuis qu’elle a contribué grandement à ce que son premier long-métrage d’importance récolte la Palme d’or. Sa performance notable saillait parfaitement au rôle polémique qui lui a été offert par le réalisateur. Depuis, la brune au verbe haut a glané une grande popularité auprès du public et a même été érigée un temps comme porte-drapeau LGBT. A tel point que sa parole a eu un écho particulier au moment des remous générés par les anti-Mariage pour tous. La brune s’était carrément élevée, avec la pointe d’indécence qui la caractérise, face à l’ancienne présidente du parti chrétien-démocrate Christine Boutin, à qui elle n’avait pas hésité à faire un irrévérent doigt d’honneur lors de son passage sur le plateau du Grand Journal, époque Denisot.
Voilà pour le côté médiatique et public. Mais sur un plan plus privé, Adèle Exarchopoulos conserve cette apparente authenticité. Celle qu’on pensait célibataire s’était finalement dévoilée en mai 2016, lors du Festival de Cannes – où elle venait assister à la présentation de The Last Face, le dernier opus de Sean Penn dans lequel elle jouait – au bras du jeune rappeur Morgan Frémont, alias Doums. Ce personnage de la scène hip-hop hexagonale n’est autre qu’un acolyte du célèbre Nekfeu, avec qui il écume les scènes depuis plusieurs années. Doums est membre du collectif l’Entourage. Doté d’une voix grave et d’un flow assez caractéristique, il est par ailleurs un habitué des rimes enflammées et parfois un peu vulgaires. Les tourtereaux s’étaient enquis de leurs fans respectifs via une photo où ils posaient ensemble, collés-serrés, qui a finalement été partagée sur le compte Instagram de Doums.
Cette relation atypique entre deux jeunes artistes en pleine success story n’est évidemment pas passée inaperçue, monsieur se vantant notamment d’avoir fait de « cet avion de chasse son jet privé ». Plus discrète, la comédienne n’a quant à elle pas osé poster de clichés du couple sur son compte Instagram depuis lors. Mais ce mardi, elle a donc pris tout le monde de court en délivrant un instantané d’elle-même, avant un défilé Louis Vuitton inscrit à l’agenda de la fashion week parisienne. Et sa robe moulante noire a livré un détail étonnant : un joli baby bump ! Si elle n’y fait pas référence dans sa légende, Adèle ne peut toutefois pas masquer l’évidence. Elle attend un heureux événement. Ce qui semble ravir ses admirateurs. « Félicitations… plein de bonheur ! », signe l’un d’entre eux. « La grossesse vous va très bien », ajoute un autre internaute. Une dernière âme enthousiaste fait enfin remarquer à l’intéressée : « Vous serez une maman géniale. Félicitations à vous et Doums ». Nous nous joignons évidemment à ces vœux de bonheur.
Source : vsd.fr
Voici une bonne partie des nouveautés programmées en avril 2017 sur Canal+. Les abonnés pourront voir :
Le thriller britannique Un traître idéal, avec Ewan McGregor.
Le drame Demolition, avec Jake Gyllenhaal, Naomi Watts, Chris Cooper.
Le chasseur et la reine des glaces.
Le drame Éperdument avec Guillaume Gallienne et Adèle Exarchopoulos.
The 33.
Midnight Special.
X-Men Apocalypse, de Bryan Singer.
Vendeur, avec Gilbert Melki.
Icônes de films d’auteur, elles sont les héroïnes d’Orpheline, vibrant portrait de femme d’Arnaud des Pallières. Un échange complice sans rien s’interdire.
L’une intellectualise, l’autre fonctionne à l’instinct. Adèle Haenel vient de terminer Remise de peine, une comédie dépressive de Pierre Salvadori, avec Pio Marmaï ; Adèle Exarchopoulos, quant à elle, le Fidèle, de Michaël R. Roskam, une histoire d’amour sur fond de film noir, avec Matthias Schoenaerts. Toutes deux se rejoignent, sans se rejoindre vraiment, à l’écran dans Orpheline, d’Arnaud des Pallières (en salles le 29 mars), l’âpre mais sidérante trajectoire d’une femme en lutte pour sa liberté. Et se retrouvent accessoirement, un début d’après-midi cafardeux, dans ce café du IXe arrondissement de Paris où elles s’installent en terrasse sans même se concerter.
Toutes deux partagent un talent explosif, né en 2002 dans les Diables, de Christophe Ruggia, pour Adèle Haenel, et en 2013 au Festival de Cannes, dans la Vie d’Adèle : chapitres 1 et 2, d’Abdellatif Kechiche, pour Adèle Exarchopoulos, un agenda bien rempli (les réalisateurs se les disputent) et la volonté de choisir des rôles en accord avec leur naturel féministe. Débordantes, passionnées, engagées, les deux Adèle – trois césars à elles deux – s’écoutent, s’effacent, se contredisent et finissent même par s’amuser.
Madame Figaro. – Vous connaissiez-vous avant Orpheline ?
Adèle Haenel. – J’ai connu Adèle avec la Vie d’Adèle. Elle a une espèce d’hyperprésence, une manière de s’investir. Il y a chez elle quelque chose qui vibre. Dès que j’ai su que nous allions jouer dans Orpheline, je l’ai appelée… Le casting est un premier indice. Il te renseigne déjà sur l’ambition du film.
Adèle Exarchopoulos. – C’est rassurant de se dire, à la lecture d’un scénario, que quelqu’un que tu estimes a ressenti la même chose que toi. J’avais vu Adèle dans Naissance des pieuvres. Nous avons le même agent et nous nous étions croisées à des avant-premières. Elle est l’actrice de ma génération qui m’impressionne le plus. Elle sait injecter du politique dans ses choix.Comment votre première rencontre avec Arnaud des Pallières s’est-elle déroulée ?
A. E. – Ces premiers rendez-vous sont généralement horribles : on a le sentiment de devoir se vendre sans avoir la possibilité de créer. Là, c’était simple.
A. H. – Le réalisateur voit-il en toi des choses que tu ignores ? Dois-tu accepter cette domination du regard ? Cherche-t-il un partenaire ou une pâte à modeler ? Arnaud parle beaucoup. Sur le tournage, d’ailleurs, ça m’énervait. Moi, plus je m’exprime, plus j’ai peur. Je préfère faire les choses et qu’on en discute après, un peu comme à la piscine quand je devais sauter du plongeoir.Comment avez-vous ressenti sa manière de vous diriger ?
A. H. – Au départ, j’étais frustrée de voir à quel point sa mise en scène s’introduisait dans le jeu même. Mais c’est ce qui rend le film si singulier. J’avais l’impression d’être un cheval auquel on apprend à trotter. Dès que je partais dans une direction, il m’en désignait une autre. Petit à petit, j’ai pris son parti. L’affection que je lui porte aujourd’hui a vraiment une histoire.
A. E. – Il nous a poussées à sortir de nos zones de confort. Une partie de moi s’est endormie, et de cet abandon est né autre chose. J’ai toujours tendance à m’en remettre à mon instinct. Mais les vrais génies sont ceux qui arrivent à allier instinct et technique, comme DiCaprio. Tu as ça aussi, Adèle. Moi, j’ai encore beaucoup à apprendre.
A. H. – C’est très humble de dire cela. Mais c’est aussi une question de parcours. Toi, tu as tout explosé en arrivant. Adèle, Natacha Régnier dans la Vie rêvée des anges, ce sont des claques. Or, tu ne peux pas reproduire ces claques de manière industrielle. Elles sont liées à l’âge, à ta vérité du moment.
A. E. – Dans l’Homme qu’on aimait trop, d’André Téchiné, je vois à quel point tu es capable à la fois de construire théoriquement ton personnage et de basculer dans des scènes de transe, comme celle de la danse africaine. Tu dois travailler tes rôles, non ?
A. H. – Quand la réponse est évidente comme pour les Combattants, où j’ai dû soulever de la fonte, ça rassure tout le monde. En réalité, lorsque j’aborde le rôle, j’ai une seule idée. Sur le Téchiné, par exemple, je me répétais : cette femme brûle d’amour. J’ai songé à ce sentiment de se consumer, au rapport à la honte. Je trouve toujours bizarre de parler sans honte de ce que l’on fait. Nous, les actrices, nous nous présentons au monde avec notre honte, puisque nous nous livrons avec nos fragilités.Quelle était l’idée fondatrice sur Orpheline ?
A. E. – Ne pas juger le personnage. Elle consomme des hommes, mais les filles comme ça, je les connais : ce sont des cœurs d’artichaut. Elle répond quand même à une petite annonce pour se faire adopter. Son rapport au danger m’intéressait davantage que sa sexualité.
A. H. – J’aimais l’idée de ses mues successives. La quête de la sexualité dans le film dit surtout le manque d’amour que ressent le personnage. Pour moi, Orpheline est un film féministe. Le féminisme suppose d’aller contre la marche du pouvoir. Il n’y a pas de neutralité possible. Soit tu vas dans le sens du pouvoir, soit contre. Le personnage va contre. Et puis, il y avait la colère. Cette femme réagit à la violence du monde.Vous avez toutes les deux des scènes de sexe ? Comment les avez-vous abordées ?
A. E. – Il ne faut pas les aborder. Devoir les regarder est déjà suffisamment atroce… Le nu, il faut que je le prenne comme un déguisement, et puis il faut aussi que j’arrête : j’ai rempli mon quota. Ça ne va pas forcément avec ma pudeur personnelle, ni avec celle des gens que j’aime. Je suis au service des films. Avoir à m’expliquer… Moi, c’est là que je peux ressentir de la honte.
A. H. – On voudrait parfois vous culpabiliser d’avoir tourné ces séquences. Hors de question… Moi, j’y vais comme un boxeur qui entre sur le ring. Je refuse de montrer que j’ai peur, alors je crâne. Tout se joue entre la frime et la frousse.Dans le film, Adèle Exarchopoulos, vous travaillez sur les champs de courses…
A. E. – Au début, à vrai dire, je n’avais pas envie d’aller à Vincennes dans le froid pour voir des poneys qui s’appelaient Michel Jackson ou Rio de Janeiro. Avec ma naïveté, je m’attendais à me retrouver dans Gatsby le Magnifique, mais je n’y ai croisé que les joueurs du PMU. Puis je me suis mise à beaucoup parier. Pour le risque de perdre.Le film demande au spectateur de combler ses ellipses…
A. H. – Arnaud des Pallières l’estime assez pour ça. Il se fiche de cette pédagogie que les politiques aiment tant. La pédagogie suppose qu’il y a des maîtres et des ignorants. Rien que ça, ça m’énerve.Comment choisissez-vous vos rôles ?
A. E. – En me trompant. Quand tu vois le résultat, tu te sens trahie, mais tu t’es trahie toute seule.
A. H. – À l’intuition. Un truc dans ma tête me dit ce qu’il faut faire ou pas.
A. E. – J’ai envie de seconds rôles. Même si c’est un peu prétentieux, tu n’as pas le poids du film sur les épaules. Quand tu sors d’Un prophète, tu ne parles que de Tahar (Rahim), mais tu sais que tu n’oublieras jamais Reda (Kateb). Les réalisateurs ont l’impression qu’avec les acteurs tout est une question de longueur du texte.
A. H. – Ne pas être attendue, c’est chouette. Moi aussi, à partir du moment où un film me touche, je me fiche de l’épaisseur du rôle.Adèle Haenel, vous vous êtes engagée pour la libération de la romancière turque Asli Erdogan…
A. H. – Oui, même si j’ai du mal à m’engager concrètement autrement que par le biais des films. D’ordinaire, je ris au nez des gens de pouvoir, qui sont toujours à côté de la plaque, mais ils écrasent la vie de tant de personnes… J’ai donc milité pour la libération de cette femme – un symbole – et de tous ceux qui ont été enfermés avec elle sous des prétextes fallacieux.Comment vivez-vous l’exercice de la promo ?
A. H. – J’évite les interviews sur les crèmes de jour, je refuse les questions personnelles. J’essaie de garder une cohérence.
A. E. – J’ai cessé de prendre les choses à la rigolade et j’ai compris que mes propos pouvaient avoir un impact.Y’a-t-il un rôle que vous voudriez un jour endosser ?
A. H. – Déjà, j’ignore qui je suis, alors spéculer sur ce que je vais devenir… Pour moi, c’est une idée qui appartient au monde… des farfadets. Je trouve que la question suppose une forme de frustration.
A. E. – Pas forcément. Moi, par exemple, j’adorerais incarner une boxeuse ou tourner dans un X-Men pour satisfaire un rêve d’enfant.
A. H. – D’accord. Alors manier l’épée, courir à cheval dans une plaine avec un épervier sur le bras en criant : « Ya, ya ! » Du jeu à l’état pur, quoi.
Source : madame.lefigaro.fr